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l’île des femmes

science si prodigieux dans l’île. À une de ses interrogations, le recteur de la section des pays étrangers répondit en souriant :

— Dans les nations du vieux monde, la politique, l’ambition, la guerre, la famille, l’amour et toutes autres complications de l’existence, que vous connaissez mieux que moi et dont nous sommes, ici, tout à fait exempts, retardent vos conquêtes sur le monde. Dans l’Insula femina, nous sommes libres sans rivalité, sinon sans émulation ; nous n’avons à nous préoccuper d’aucun des besoins matériels de l’existence. Nos cerveaux se trouvent désencombrés de l’inutile ; les intelligences donnent à pleine force, individuellement et collectivement. Dans l’Île, personne n’est l’inventeur de rien, nous le sommes tous de tout. S’il arrive que l’un de nous fasse une découverte sensationnelle, celui-là demeure modeste, car sa découverte résulte presque toujours des travaux préparatoires de son collège, lequel la complétera, l’amplifiera aussitôt. La Science des Grecs, des Alexandrins, des Égyptiens fut notre point de départ. Par la suite, des incursions de notre marine sur divers points du globe nous ont permis de nous mettre au courant de la marche de la civilisation en Europe, dont toutes les langues sont étudiées ici, et enseignées à certains spécialistes. Nous avons ainsi profité de vous, mais en vous dépassant à tel point que les travaux que vous tentez, en ce moment, en physique, en chimie, en physiologie, correspondent