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l’île des femmes

— Oui, ma sœur, de la sainte Église du Christ.

— Régulier ou séculier ?

— Séculier, de la Compagnie de Jésus.

— Un Jésuite ?

— Oui, ma sœur.

— J’ai lu les œuvres de votre Ignace de Loyola.

— Grâces en soient rendues à Votre Seigneurie.

La prêtresse descendit quelques marches, hiératique, lente, avec un sourire de bonté.

— Le sentiment du divin seul nous unit, dit-elle.

— C’est le chemin assuré qui mène à Dieu.

— Et qu’entendez-vous faire ici ?

— Me jeter aux pieds de votre Souveraine, lui faire une communication de la part de la Bellatrix dea, la supplier surtout de ne pas faire couler le sang, de ne plus diviser les hommes et les femmes, de laisser les familles s’établir, toute femme être épouse saintement et mère…

— Et nous convertir au Christianisme…

— Si Dieu le veut, ma sœur.

La prêtresse parut songeuse, impénétrablement méditative. Le père Loumaigne, lui, égrenait paisiblement son chapelet, les yeux baissés.

La prêtresse reprit la parole doucement, mais en s’adressant cette fois à maître Onésime Pintarède :

— Gardez le religieux ici ; je vais rendre compte à la grande prétresse qui prendra les ordres de la Déesse. On viendra vous dire ce qu’il conviendra de faire ensuite.