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l’île des femmes

mouvement de recul lorsqu’une amazone passa une longe à la chaîne qui la réunissait à Dyonis.

L’escorte se remit en marche, l’amazone tenant la laisse en tête, les amants suivant, et la décurie derrière.

Dyonis commençait à s’émouvoir.

La cité martiale était toute en jardins, avec des villas de centuries, alignées derrière des rideaux de feuillage. Seules les amazones de la garde vénusiaque l’occupaient, les autres légionnaires de la garnison se trouvant à l’armée. Mais elles étaient assez nombreuses pour former une double haie, hostile aux captifs.

Malgré la chaîne attachée à leurs poignets, Lydé et Dyonis se donnaient la main. Comme son amie, le jeune Marseillais redressait le front et se rendait invulnérable aux sarcasmes par son air de défi.

Les amants enchaînés et leur garde pénétrèrent enfin, au fond d’une allée d’eucalyptus, dans le Palais de la gouverneuse de la cité militaire. Nouvel interrogatoire où Dyonis, comme dans les précédents, produisit une sensation prolongée par sa beauté si mâle en sa juvénilité, par sa qualité surtout d’homme des pays lointains.

On les laissa ensuite dans un local fermé où un esclave leur donna à manger des oranges, des bananes, des dattes et du pain frais.

Leur frugal repas était à peine fini qu’on les fit sortir. La décurie de l’escorte avait disparu. C’étaient des amazones bleues de la garde qui les