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l’île des femmes

dit Lydé, tu verrais d’une autre manière comment les hommes de l’île sont adroits de leurs mains.

— Toutes vos merveilleuses machines, demanda Dyonis, ce sont des hommes, n’est-ce pas, qui les inventent et les construisent.

— Bien sûr ! répliqua Lydé. Le gouvernement, le commandement, la police et le culte de leur beauté sont les seules occupations des femmes. Tout le travail est le lot des hommes.

— Et les hommes combattent-ils avec vous ?

— Jamais, sauf sur les vaisseaux où ils font marcher les machines. D’ailleurs, nos navires ne combattent que contre ceux des étrangers, parfois très loin, très loin, pour piller leurs cargaisons. Tu as assisté au premier combat naval entre les femmes de l’île…

À ce moment les amazones serrèrent les rangs et leur chef ordonna à Lydé de se taire. On franchissait le pont-levis des remparts intérieurs en briques roses. Ces remparts séparent la cité des amazones de celle du peuple. L’escorte s’arrêta avec ses prisonniers devant le corps de garde occupé par des guerrières bleues. La décuria de l’escorte donna des ordres à voix basse. Lydé et Dyonis furent enchaînés et l’on passa sur leurs épaules une chasuble jaune, sur laquelle devant et derrière étaient écrits en grosses lettres noires : Mœchus, Mœcha.

Lydé était verte, frémissante. Les prunelles bleues dardaient des regards aigus. Elle eut un