Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée
180
l’île des femmes

Regardant la croix du Sud, Dyonis de Saint-Clinal crut voir sa bonne étoile qui brillait toujours bien que Lydé eût dit en lui serrant les mains avec désespoir :

— Nous allons mourir ensemble.

Presque à la même heure, véritablement grisé par le doux bercement de la navigation aérienne, le Révérend Père Loumaigne et sa compagne Lycisca étaient déposés dans une prairie située aux confins de l’immense parc de Venus Victrix. Presque aussitôt, l’avicella reprenait son vol. La Bellatrix dea avait prévenu le Jésuite qu’une Vénusienne affidée l’accosterait après son atterrissage. À peine sa compagne et lui avaient-ils fait quelques pas sur le gazon humide, qu’une silhouette apparaissait dans le bleu foncé de la nuit. Lycisca alla à sa rencontre. C’était bien la personne attendue.

— Suivez-moi, vite, dit l’ombre, car l’alarme est donnée.

On entendait, en effet, des pas précipités sur une allée éloignée.

D’un bouquet d’arbres à l’autre, le groupe gagna un bosquet et s’enfonça profondément sous le couvert. Il suivit ensuite un petit sentier capricieux. Arrivée près d’un cirque de roches emmantelées de lierre, la Vénusienne poussa la porte d’un petit temple circulaire où brûlaient deux lampes et des cierges :