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l’île des femmes

dans un filet qu’ils n’avaient pu voir et dont le panneau supérieur s’abattit lourdement au sol. En se débattant ils s’embrouillèrent dans les mailles. Des cordes tirées fermèrent la nasse.

— Mon beau chevalier, fit Lydé, nous sommes pris. Ah ! je n’aurais pas dû t’emmener.

— Que m’importe ! répliqua Dyonis, puisque je suis avec toi !

Un bruit de pas, des heurts de boucliers : une voix inamicale dit au-dessus d’eux :

— Si vous bougez, nos lances vous clouent au sol comme des scorpions.

Tout à côté, on se bat. Tumulte de voix, coups retentissants, et, bientôt, des cris aigus, des imprécations, puis un piétinement qui recule, une course qui s’éloigne, tandis que, dans l’herbe, gémissent des femmes.

Lydé et Dyonis se sont pris par la main. Tout leur être écoute.

— Vous vous rendez ? demanda une voix.

— Il le faut bien ! répondit rageusement Lydé.

— Ta parole.

— Tu l’as.

— Qui es-tu ?

— Decuria Lydé, de la Légion Amarante.

— Bien.

Le filet est retiré. Les deux amants se lèvent entre les lances dardées. On prend leurs épées. Puis, une escorte les conduit dans l’intérieur de la ligne.