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l’île des femmes

— On va t’entendre, là-haut.

— Oui, tu as raison, marmonna Lydé entre les dents, cela se réglera plus tard.

Et elle se remit à plat ventre, ondulant de tout le corps en avançant. On suivait maintenant une ligne de buissons à l’odeur forte et amère. Dyonis entendait derrière lui le froissement de l’herbe sous le corps de Syra, et cela l’inquiétait. Nouvel arrêt après cette reptation qui dura presque une heure. Pas très loin, on entendit un petit éclat de rire quelques paroles, des pas monotones, un bruit de lance posée sur le sol.

Lydé souleva son glaive.

— Quand je me lèverai, dit-elle à Dyonis, il faudra bondir aussi et rester tout près de moi.

Selon ce qui était convenu, la décurione emboucha un petit sifflet qui fit entendre le picotement du grillon. Des deux groupes, pas loin, la réponse vint.

Encore un rampement, le souffle suspendu.

— Ohé ! qui vive ! cria une voix inquiète.

Lydé bondissait déjà sur ce cri, pour ainsi dire. Dyonis et Syra étaient à ses côtés, avec un souffle aigu sur les dents.

Une javeline siffle, Syra tombe à la renverse, ouvrant les bras et avalant un grand cri de douleur.

— Couvre-toi de ton bouclier ! cria Lydé au chevalier.

À peine achevait-elle ces paroles, que, dans l’emportement de leur course, ils donnaient tous deux