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l’île des femmes

sière sur un plateau de graminées et de buissons. La crête du Satyre se trouve en contrehaut.

Lydé divise sa troupe en trois groupes. Elle au milieu, avec Dyonis et son amazone de liaison. Les autres à droite et à gauche, avec mission de se rabattre de part et d’autre, lorsque la décuria exécuterait son coup de main.

Une fois hors de la lisière, montrant la sinuosité de la crête, Lydé dit à Dyonis, maintenant à côté d’elle :

— C’est là-haut. Écoute ces petits cris d’oiseaux toujours les mêmes, qui se propagent sur une longue ligne. Ils marquent le front des sentinelles vénusiennes. Elles se donnent ainsi le signe de reconnaissance. Maintenant, il faut ramper.

Souple comme une couleuvre, Lydé avança, tellement collée au sol que les hautes herbes la cachaient parfois à la vue du chevalier lui-même. Il rampait cependant avec agilité, pour se tenir aussi près que possible de la bien-aimée. Une fois, leurs mains se touchèrent. Durant une seconde ils restèrent sur place, pour croiser leurs doigts :

— Je t’aime ! murmura Dyonis que l’émoi de l’aventure transportait.

— Dyonis au joli nom ! murmura la petite amazone, en prolongeant le souffle de ses paroles d’une vibration infinie.

Lydé entendait la multitude d’insectes qui crépitaient dans l’herbe ; elle respirait l’odeur fauve de