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UNE NUIT


Sur le terrain plat et géométrique du Champ de Mars, se ramasse le bleuté vaporeux du clair de lune finissant. Drapées à dans leurs manteaux vagues, des amazones, ébouriffées de paroles, circulent par groupes.

La décurie de Lydé est rassemblée près de la lisière du bois nocturne, bordant l’un des côtés du terrain. Casquée, bouelier à l’épaule, chaque cavalière tient son cheval par le bridon. Sur trois pattes basses qui sont en réalité des roues, deux à l’avant, assez grandes, une sous la queue, toute petite, un oiseau mécanique, déployant toute l’envergure de ses ailes, reste inerte au milieu du Champ de Mars. Des esclaves mécaniciens s’affairent alentour. Dyonis est là, le lieutenant Tamarix aussi, avec le Père Loumaigne encapuchonné et Lycisca enveloppée de la tête aux pieds. Une amazone, entièrement couverte de fourrures, coiffée d’un casque de cuir et munie de grosses lunettes, serre des mains, parle à voix basse à ses amies de la légion « Aéria », puis, ayant