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l’île des femmes

amazones et filles d’amour. Aucun de ces enfants ne connaît ses parents. Les hommes appartiennent à l’État. Les femmes sont toutes filles de la Vénus régnante. Les amazones habitent la ville militaire dans la capitale, et des postes répartis dans l’île ; les amazones réformées, avec leurs hommes, demeurent dans la cité de la plèbe, ou dans les villages et fermes, aux champs. Les travaux des mines sont accomplis par des hommes ayant subi des peines disciplinaires.

« L’industrie et les travaux d’art étant très développés, il existe une hiérarchie masculine : ingénieurs, chefs d’exploitation, contre-maîtres, tous esclaves et donnés aux femmes selon leur ancien grade. Ainsi, une consula aura des ingénieurs ; une centurionne, des directeurs chefs de groupe, chefs d’usines, etc. ; les décuriones, des contremaîtres ou artisans d’élite ; les simples amazones, des ouvriers ou des paysans. Les mineurs et hommes des bas métiers deviennent le lot des amazones condamnées ou des filles d’amour déchues.

« Ce qui m’a étonné, en observant ce qu’il nous a été donné d’apercevoir, ce sont les divers états du progrès coexistant dans cette île. Ainsi, les amazones sont vêtues et armées comme des légionnaires, et elles ont des éperons, acquisition médiévale. Elles usent du tabac, inconnu dans l’ancien monde avant le xviie siècle. Des plantes ont évidemment été importées ici. Certaines, comme