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l’île des femmes

— Il faudrait l’autorisation de la Bellatrix dea.

— Elle me l’a donnée, puisque tout à l’heure Sa Seigneurie m’a souhaité bonne chance.

Détendant alors sa taille jeune et fière de bel éphèbe féminin à la poitrine dardée, Lydé aux tresses blondes montra, en ses tendres yeux, toute la joie de son cœur.

— Alors ! c’est entendu, Dyonis au doux nom, tu compteras parmi les dix qui vont me suivre cette nuit. Mais tu n’es pas encore armé, beau compagnon. Suis-moi. Je vais te faire délivrer lance, bouclier et glaive, avec les sandales éperonnées aux lanières de cuir. Tu seras ma vedette. Cette nuit, tu me suivras partout.

Accompagnés par les regards chercheurs des Amazones de la turme, Lydé et Dyonis s’éloignèrent vers les magasins.

Les voici dans une cour déserte, puis dans un long couloir frais. Ils sont si gais, si heureux, qu’ils se donnent la main ainsi que des enfants. Ils ne font qu’un, en ce moment, dans la même émotion douce, parfumée, enivrée. Ils s’arrêtent dans l’embrasure d’une croisée. Ce sont leurs deux mains à présent qui se joignent, et aussi leurs regards tremblants et ravis. Les mains de Lydé, sans mot dire, Dyonis les porte à ses lèvres et y appuie un baiser de tout le poids de son âme frémissante. Des larmes de joie humectent ses yeux. Radieux enchantement ! qui fait rire Lydé, comme roucoule une colombelle dans les nuits enamourées du prin-