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l’île des femmes

pelouse écartée des jardins de la Vénus victorieuse. Nous serons sauvés, puisque nous deviendrons aussitôt des hôtes inviolables. Après, la volonté de Dieu s’accomplira. Et voilà, amen, mes petits.

Les petits, de nouveau, avec une effervescence secrète, pensaient irrésistiblement à leurs amazones fascinatrices. Deo gratias ! Ils ne les quitteraient pas !

Pendant ce temps, Lydé, cheminant vers la villa de la colonelle de sa légion, mettait ses idées en ordre. Elle comprenait la machination qui lui valait de marcher avant son tour de service. La méchante Néera la faisait envoyer en mission spéciale, pour la séparer de Dyonis. Pendant son absence, le jeune homme des pays lointains qu’elle aimait, serait pris par la consula. À son retour, plus de compagnon, et nul recours devant le fait accompli. Ah ! se réjouirait-elle, alors, Néera ! La peine de Lydé pour elle, serait ambroisie.

Comme elle arrivait vers les sources chaudes, la décuria aperçut la tunique bleue de la mauvaise. Néera sortait de la demeure de la consula. Lydé ferma son manteau et posa sa couronne de violettes sur le front d’une petite aphrodite de marbre. Puis résolument, ses yeux devenus glauques tout pénétrés de pensées aiguës, elle s’achemina vers le logis de la consula aux sourcils arqués.

Celle-ci l’accueillit avec un sourire aimable.

— Ma petite Lydé, dit-elle en déposant sa calame,