été conduits, sous escorte, dans la cité de Vénus Victrix, où jamais aucune créature humaine n’a été tuée. C’est l’asile saint, où la main de la justice elle-même ne peut atteindre. Ainsi une amazone condamnée au feu pour fornication, si elle réussit à pénétrer dans l’enceinte de la déesse, est sauvée à jamais. Mais il faut dire que cette enceinte ne peut facilement se franchir, tellement elle est gardée. Pourtant, je compte bien me trouver demain au cœur même du réduit sacré.
— Alors, mon Père, demanda affectueusement Dyonis, vous persistez dans votre dangereux projet ?
— Plus que jamais, mon enfant. Songez-y, je vais revoir certains des nôtres !
Franchissant d’un bond tous les désirs qui le retenaient à Fons Belli, Dyonis s’écria :
— Alors, je pars avec vous…
— Moi aussi ! dit Tamarix en se dandinant.
Le Père Loumaigne eut un sourire grave, puis :
— Non, seule Lycisca m’accompagnera, dit-il. Je vous laisse ici, avec l’espoir d’une prochaine réunion. Mais, laissez-moi continuer ce que je vous disais. D’après les signalements que m’a donnés Lycisca des prisonniers de La Centauresse, je suis à peu près certain que notre capitaine Le Buric et mon cher confrère, maître Onésime Pintarède, se trouvent parmi eux, avec le maître de manœuvre et quelques matelots.
— Dieu soit loué ! s’écria Dyonis, redevenu pour