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l’île des femmes

grands bâtiments où se trouvaient magasins et remises, étaient adossés à la colline bruissante d’eaux. Toutes les avenues de ce village royal conduisaient au Champ de Mars, toujours peuplé d’amazones galopantes.

Tant de beauté rendait exaltantes et grisantes les sensations. Le chevalier sentait sourdre toutes les délices, autour d’un sentiment dont il osait maintenant se murmurer le nom si prodigieux pour lui : l’amour ! Ayant quitté Lydé et Lalagé qui se rendaient à leur quartier, Tamarix et Saint-Clinal lui-même, devinrent soucieux. Leur destinée était trop emparadisée pour qu’elle pût se prolonger ainsi. Malgré leur charmante intimité avec les deux amazones, ils percevaient confusément, entre elles et eux, des empêchements inéluctables ou, tout au moins, des circonstances difficiles à surmonter.

Le Père Loumaigne les attendait devant leur logement, un pavillon de briques roses, joliment perdu dans les jardins de la Bellatrix dea.

— Mes enfants, cria-t-il de sa voix mâle et forte, une bonne nouvelle ! En causant avec la douce Lycisca, j’ai appris qu’une partie de l’équipage de notre Centauresse a été recueilli par les Vénusiennes.

— Ah ! s’écria Dyonis tout pâle, mais alors…

— Quoi, mon enfant !

— Parbleu, dit Tamarix, ces mégères les auront occis !

— Oui, c’était à craindre, répliqua le Père ; cependant Lycisca m’assure que ces hommes ont