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l’île des femmes

gardait Dyonis non pas à la façon pénétrante de Lydé, mais en le contournant et l’enveloppant comme une liane tenace.

— Il faut rentrer ! répéta Lydé, dont le visage était fermé. Venez, Messieurs…

— Je conduirai les étrangers, si vous voulez, jusqu’au bois d’orangers, proposa Néera. J’ai le temps, moi…

— Ce sont nos compagnons, protesta Lalagé. Je ne crois pas qu’ils veuillent nous laisser rentrer seules.

— D’autant plus, ajouta Dyonis, en s’inclinant poliment devant la secrétaire de la Bellatrix dea, que nous devons rejoindre au plus tôt mon maître, le R. P. Loumaigne.

— Soit, fit Néera, avec un sourire jaune. Je rentrerai aussi.

Tamarix et Lalagé étaient déjà dans l’embarcation. Le chevalier les rejoignit.

Néera navigua d’abord à leur suite avec son esquif, puis une fois dans les parterres, rama dans un autre canal.

Lydé dit alors à Lalagé :

— Elle m’a fait désigner avec ma décurie pour un coup de main sur la crête des Satyres. Il s’agit d’enlever des sentinelles.

— Je pars avec toi ! proclama Dyonis.

— Si on le permet ! rectifia Lydé.

Parallèlement, à travers l’essaim multicolore des fleurs éclatantes, Néera chantait :