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l’île des femmes

pêtre. Le prodigieux spectacle végétal qui les entourait s’estompait dans la lumière épanouie. Ils ne voyaient plus que Lydé et Lalagé.

Comme ils se faufilaient sous les feuillages, le lituus sonna un appel.

— C’est pour nous ! fit Lalagé mécontente.

— Néera, ajouta Lydé ; elle nous apporte un ordre, Messieurs, retournons à notre embarcation.

Tamarix maugréait ; le chevalier, lui, regardait les chevilles fines de Lydé, ses belles tresses d’or, sa sveltesse radieuse, et son cœur demeurait bondissant. Il prit la main de Lydé dans un mouvement de joie intérieure irrésistible. Alors moins timide en sa naïveté que Tamarix avec son expérience, le chevalier exhala soudain cet aveu :

— Lydé ! Lydé ! je t’aime.

La jeune fille raidissant le bras et éloignant Dyonis, en le tenant sous son regard extasié, murmura à son tour, en fermant les yeux :

Et nunc et semper ! Et maintenant et toujours !

Témoins de cette scène, Lalagé aux yeux liquides et le beau lieutenant Tamarix, se rapprochèrent l’un de l’autre.

— Nous aussi, proposa le marin, disons et maintenant et toujours !

— Je le dis ! fit Lalagé d’une voix plus sombrée que d’habitude.

L’oiselet chantait dans les fourrés. La lumière dorée du soleil étincelait sur les eaux. Dans ce pa-