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l’île des femmes

gie, interdite ! Je compte bien m’y rendre sous peu.

— Comment, mon père ?

— En marchant droit devant moi.

— Mais, avec l’armée des masculines ?

— Non, non, mon enfant, seul !

Élevant son crucifix cloisonné d’une main :

— Est-ce qu’Il ne vaut pas une armée en bataille : Lui !

Prenant une main du père, Dyonis s’écria affectueusement :

— Vous n’allez pas courir un pareil danger. Vous savez bien que les Vénusiennes font mourir tous les étrangers qu’elles capturent !

— Mon fils, répliqua simplement le Jésuite, je sais qu’il n’y a pas de place pour la crainte dans le cœur d’un soldat de Dieu. Il se prépare ici un événement épouvantable. Toutes ces créatures vont se jeter les unes contre les autres. Il faudra que l’un des camps soit exterminés. Je dois empêcher cela.

— Comment, mon Père ?

— En faisant une fille du Christ de la Venus Victrix elle-même.

— Mais c’est insensé, s’écria Tamarix, vous allez vous faire brûler vif.

— Avec l’aide de Dieu, tout est possible ! conclut tranquillement le P. Loumaigne. Je rentre pour préparer mon départ, car la Bellatrix dea, après de vives résistances, a bien voulu consentir enfin à mon entreprise. Lycisca me servira de