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l’île des femmes

Lorsqu’ils débarquèrent le bon Père Loumaigne ne fût nullement surpris de la contrariété exprimée par la physionomie des jeunes Masculines et de ses Marseillais, tous deux émerillonnés comme des coqs.

La consula, après avoir questionné Lydé, remonta à cheval. Suivie de son escorte, elle s’enleva à bride abattue dans la direction du bois.

La centurione donna aussitôt l’ordre du départ à la décurie qui se trouvait sur la berge. Arrivés au carrefour, le Père Loumaigne, le lieutenant Tamarix et les Vénusiennes prirent place dans une de ces curieuses voitures qui marchaient toutes seules.

Quant à Dyonis, il monta sur le cheval de Lalagé, heureuse de pouvoir suivre le beau lieutenant Tamarix dans sa voiture.

Allègre et tout épanoui dans le soleil odorant, le chevalier maintenait sa monture à côté de celle de la douce Lydé aux yeux de violette. La décurione lui souriait tristement, inconsolée encore d’avoir abandonné l’île des lauriers-roses avant le jour fixé. Toute la femina turba portait les regards sur eux. Le jeune homme était pris et repris par les lassos invisibles des désirs spontanés jaillis de leur magnétique jeunesse.

De grands oiseaux mécaniques rayaient le bleu du ciel de leur clapotement adouci par la distance.

— Dans une heure, dit Lydé, nous serons dans la ville de Fons Belli.