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l’île des femmes

un manipule de la Légion d’infanterie verte, à cause de l’attaque de ce matin. Les Vénusiennes font de grands rassemblements dans la forêt des Cynocéphales. La cavalerie cesse le service du fleuve. Nous nous groupons ce soir à Fons Belli, auprès de la Bellatrix dea, en réserve. La bataille décisive se prépare.

Déjà, en amont, de grandes embarcations, chargées d’amazones, traversaient le fleuve d’Émeraude.

— L’occupation de l’île commence, dit la consula à la centurione. Dès que votre poste aura été relevé, vos légionnaires rentreront, avec les deux étrangers qu’elles n’auraient point dû garder.

Le Père Loumaigne sourit en songeant à l’astuce déjouée de la belle Lydé.

— Puis-je espérer d’être réuni avec mes compagnons ? osa-t-il demander.

— Comment, étranger des pays lointains, vous parlez notre langue ? s’écria la consula surprise.

Empressée, la centurione donna quelques explications.

— Comme la Bellatrix dea va être étonnée ! conclut la consula, qui daigna répondre enfin à la question du Jésuite en affirmant qu’il ne serait certainement pas isolé de ses amis.

À son tour, la consula multiplia ses questions, avide d’être renseignée sur les rapports des femmes et des hommes dans les pays lointains. Enfin, la barque ramenant Dyonis et Tamarix fut en vue.