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l’île des femmes

— Et vous ?

— Nous formons le même vœu que Lycisca.

— Bien.

Regardant ses amazones, la centurione ajouta :

— Vous pouvez embrasser vos sœurs, maintenant.

Comme si on les eût débarrassées d’un fardeau, les Vénusiennes, légères, souriantes, bras ouverts, s’élancèrent vers les amazones aux manteaux orange. Il y eut alors une mêlée de baisers, de rires et de paroles.

Pendant ce temps, la centurione faisait sonner le lituus pour que l’on amenât les chevaux laissés dans un carrefour du bois.

Elle s’enquit ensuite si le Père Loumaigne savait monter à cheval. Riant dans sa barbe, le Jésuite répondit qu’il avait été cavalier dans son jeune temps. Il parla même du régiment, de l’escadron, du peloton, des évolutions de la cavalerie, du service en campagne…

Les chevaux arrivaient, des purs sangs nerveux aux grandes encolures, vifs comme poudre.

Mais à ce moment, dans le bois, un autre lituus sonna d’une façon toute particulière, inattendue, sans doute, à en juger par l’effet produit aussitôt chez les amazones par cette sonnerie.

Aussi bien que ses légionnaires, la centurione drapa son manteau, abaissa la jugulaire du casque, tout en alignant ses guerrières sur deux rangs,