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l’île des femmes

la cité et de la défendre contre les bêtes féroces, les malfaiteurs et les ennemis.

Les amazones écoutaient toujours le Père Loumaigne avec une sorte d’attention crispée, leurs yeux, ardents comme braise, constamment interrogateurs.

Seule, Lalagé depuis un instant paraissait nerveuse. Il lui tardait de regagner l’île fluviale. Son esprit était plutôt avec Dyonis et Tamarix. Dites par eux, les paroles du Père Loumaigne, qui l’excédaient, l’eussent intéressée comme ses compagnes. Elle demanda donc respectueusement à la centurione la permission de regagner son poste. La grande amazone rousse, à la tunique écaillée d’or, regardant le soleil, parut se rendre compte du temps passé en paroles. Elle congédia Lalagé, laquelle ne se fit pas répéter l’ordre reçu.

Le Père Jésuite s’occupa alors du sort des captives qui l’imploraient du regard.

Pour la première fois, la centurione daigna regarder les Vénusiennes :

— C’est à vous de choisir, leur dit-elle : ou servir dans une légion masculine, ou être réléguées aux mines avec les hommes souterrains.

— Eh bien ! alors, s’écria Lycisca la première, moi je demande mon enrôlement dans la turme de Lydé et de Lalagé.

— Et dans ma centurie, donc, répliqua l’amazone rousse. Accordé.

Ensuite, parlant aux autres Vénusiennes :