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l’île des femmes

venait de dire se trouvaient dans les textes sacrés du culte de Vénus.

— Mais, ajouta-t-elle, puisque vous nous révélez que l’origine de ces vers remonte à l’époque romaine, qu’ils ont été écrits par un nommé Virgile, et non pas dictés par la Déesse elle-même au scribe du temple, il faut croire qu’en ces temps anciens, les femmes faisaient également la guerre et subjugaient l’homme ?…

— Non, fit en souriant le Père Loumaigne ; s’il a existé des guerrières, de grandes armées de guerrières, c’est en des temps fabuleux dont rien ne reste que des légendes. L’âge héroïque de la femme se perd dans la nuit des temps.

Il parla alors aux Masculines attentives des guerrières immémoriales de la Chine, des amazones fabuleuses campées sur les rives du Thermodon ; de la reine Antiope vaincue par le géant Thésée ; de Thomyris la Scythe qui plongea la tête de Cyrus vaincu dans une outre de sang ; de Penthesilée qu’Achille pleura au siège de Troie, après l’avoir vaincue les armes à la main. Il parla aussi des farouches Africaines qui, sous la reine Myrina, battirent les Gorgones, autres femmes terribles, les Atlantes, les Égyptiens, firent de grandes conquêtes et fondèrent des villes ; des combattantes sud-américaines, dont le fleuve Amazone perpétue le souvenir. Mais il ajouta :

— En principe, dans le monde de l’histoire, l’homme s’est toujours arrogé le droit de diriger