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UN CRI DE LA FEMME


Front grave, œil cave, sourcils rebroussés, le P. Loumaigne méditait, sa corpulence abandonnée au balancement d’un léger tangage. Les tics-tacs du bateau qui le passait d’une rive à l’autre avec les Vénusiennes captives, ne l’intéressait point bien que le singulier appareil qui les produisait se trouvât dans le champ de son regard oisif. L’embarcation marchait sans rames ni voiles. On eût dit que sa vitesse provenait de ces pistons lubrifiés dont on voyait le jeu bref et réglé en sa frénésie alternative. Le Révérend Père, pourtant ne daignait s’étonner de cette curieuse machinerie. Il n’était pas même obsédé par le mécontentement d’avoir laissé le chevalier dans l’île en compagnie des deux amazones et avec ce garnement de Tamarix pour mentor. Le Père Loumaigne savait se dégager de l’incident, franchir l’obstacle pour gagner ce point culminant de l’esprit d’où l’on peut considérer l’ensemble de toutes choses.

À vrai dire, des perplexités peu communes agitaient cependant l’excellent Père profès. Son esprit