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l’île des femmes

— Sachez, homme de Dieu, que Lalagé et moi sommes des amazones, et qu’une amazone est femme vierge, chez les Mascoulinés comme chez les Vénousiennes. Ici, les moechinæ sont brûlées vives. Donc, soyez rassuré…

Le Père Loumaigne s’inclina. S’adressant aux Vénousiennes qui l’entouraient :

— Je vous accompagnerai, mes enfants, et ne vous quitterai pas avant d’être certain qu’aucun mal ne vous sera fait.

— Vous me jurez, fit alors le chevalier, pour rendre définitive la situation acquise, et rassurer aussi son cœur, vous me jurez que mon maître ne court aucun danger ; que je le retrouverai demain ?

— Soyez sans crainte, répondit Lalagé ! La dea a fait combattre sa flotte pour vous délivrer. Votre maître sera reçu avec honneur et joie. C’est des hommes des pays lointains que nous attendons la vérité. La seule pénitence de votre maître sera de répondre à un grand nombre de questions, comme vous, du reste, auprès de nous.

— Alors, nous restons ! décida Dyonis. Tamarix fit un signe d’assentiment.

« Ô jeunesse ! » soupira le Père Loumaigne avec une sainte indulgence. Il pensa aussi que Lydé et Lalagé étaient bien des femmes, c’est-à-dire astucieuses et rusées. Toutefois, il embrassa Dyonis avec confiance, s’inclina devant les amazones, et, en lui serrant les mains, dit au lieutenant Tamarix :