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l’île des femmes

là, le chef, il est nécessaire que vous soyez conduit à notre Bellatrix dea, sans tarder. Nous vous rejoindrons tous demain matin, d’ailleurs.

De la voix et des yeux, les Vénusiennes supplièrent le Père Loumaigne de les conduire chez les Masculines.

Lorsque son maître voulut interroger le chevalier du regard, celui-ci échangeait avec Lydé un sourire radieux. Le Père Loumaigne comprit. Cependant, il demanda par acquit de conscience :

— Pourquoi le chevalier et le lieutenant ne m’accompagnent-ils pas ?

— Parce que, répliqua Lydé, mon amie et moi réclamons la faveur de les garder jusqu’à demain matin afin que nous puissions bien les questionner sur le monde d’où vous venez. Il est juste que nous sachions les premières…

— C’est que, remarqua le Père Loumaigne, sur un ton d’ailleurs fort conciliant, il n’est pas bien convenable, dans notre pays du moins, que des jeunes gens restent seuls, dans une île, et pour la nuit surtout, avec des femmes aussi séduisantes que vous l’êtes…

— Mais, intervint Tamarix qui avait suffisamment compris le latin du Père Loumaigne, bien qu’il eût oublié quelque peu son rudiment, nous en sommes à mille lieues de notre pays ! Amenez votre pavillon, mon Père. On se confessera au retour !…

Lydé ajouta avec une fierté offensée :