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l’île des femmes

voulons pas vous taper dessus. Nous ne sommes faits que pour vous caresser !

Sous le regard sévère du Jésuite, Tamarix garda pour lui la suite de ses inutiles paroles.

— Allons, reprit le Révérend Père, en s’adressant aux Vénusiennes, puisque vous avez attaqué les premières, jetez aussi les premières vos armes.

— Elles n’aiment pas ; la haine les rend orgueilleuses et cruelles, s’écria Lydé, toujours belliqueuse comme la déesse Arès.

— C’est qu’elles ne savent peut-être pas que vous pourriez les aimer ! répliqua doucement le Jésuite.

Maîtrisant les Vénusiennes sous l’impérieuse et noble beauté de son regard :

— Jetez vos armes ! les adjura-t-il encore.

Alors, l’une d’elles, avançant d’un pas, glaive incliné :

— Elles nous tueraient ! dit-elle.

— Non ! non ! répliquua la véhémente Lydé, non !

— Toutes nos prisonnières vivent, ajouta Lalagé, toutes ; il n’en est pas une qui ne soit notre amie maintenant.

S’adressant au P. Loumaigne :

— Nous luttons, nous, pour que l’amour règne entre les hommes et les femmes redevenus libres.

— Vous voyez bien ! vous voyez bien ! s’écria le P. Loumaigne triomphant. Allons, mes enfants, vos armes. Vous vous embrasserez après : Pax ! Pax domini !