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l’île des femmes

Pax ! Pax !

De part et d’autre, leur élan suspendu, les femmes ennemies regardaient, bouche bée, ce géant vêtu d’une grande robe noire, dont la parole paraissait plus qu’humaine.

Sans perdre une seconde, paternel et inspiré, le P. Loumaigne continua :

— Tous les hommes, toutes les femmes de la terre sont frères et sœurs. Il n’y a qu’un seul Dieu dans le ciel, maître de tout l’univers ; qu’une seule humanité ici-bas dont Il est le Père. À tous les hommes, à toutes les femmes de la terre, Dieu a dit :

« Aimez-vous les uns les autres ! »

« Femmes : écoutez ce commandement. Obéissez. En vous frappant, vous blesseriez Dieu dans son cœur ; vous abimeriez toute la beauté humaine dont Il vous a comblées. Votre combat ne serait qu’un meurtre impie. Voyez, le soleil fait rire la vie dans les branches. Tout ce qui vibre et palpite, dans ce beau matin tressaillant d’espérance, chante son hymne de joie au Créateur ; et vous voudriez vous tuer !…

Le lieutenant Tamarix achevait de se bander la tête avec un mouchoir couleur tabac, comme le Père ponctuait son exhortation d’un religieux silence. Il crut bon alors de prendre la parole en un provençal bien accentué, pour se faire mieux comprendre :

— Quant à nous, troun de l’air ! dit-il, nous ne