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l’île des femmes

serrant d’un bras de fer l’une des amazones, ployée par cette redoutable étreinte. Ayant pris pied sur le sol et s’étant saisi de l’arme de la Vénusienne, d’un seul balancement il lança la femme, tête première, à dix pas dans un fourré. Projeté en avant, l’épée de l’amazone dans sa poigne, le Jésuite, forçant le pas, se porta aux côtés du chevalier, toujours acrêté comme un coq de combat. Il ne l’avait pas rejoint encore que le lieutenant Tamarix s’échappait à son tour de la machine, le visage en sang, les doigts encore crispés d’avoir peut-être étranglé sa gardienne, qu’il avait cependant plutôt envie d’embrasser. Malheureusement, ses clignements d’yeux n’avaient encore produit aucun résultat, lorsque le P. Loumaigne, sans qu’on s’y attendit, porta à sa gardienne une terrible ceinture arrière. À son tour, le geste aussi prompt qu’une idée subite, Tamarix entra, sans autre préambule, dans les voies de fait, et d’autant plus énergiquement que l’autre Vénusienne allait pousser sa lame dans la « bonne santé » du R. P. Jésuite.

Trépignante, belliqueuse, la fureur aux dents, Lydé courait la première entre les troncs, cherchant à couper les Vénusiennes de leur machine, en ce moment inerte et massive dans l’herbe, comme un cachalot échoué. Lalagé et les trois Marseillais suivaient exactement cette tactique. Lorsque ce mouvement eut réussi, Lydé dit avec précipitation :

— Lalagé et moi allons combattre seules les Vénu-