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LES MÉNADES APAISÉES


Le chevalier et ses compagnons devisaient encore dans la grotte, lorsqu’un fracas soudain d’arbres et de branchages violentés se produisit dans le silence vert, gazouillant et mouillé de l’île fluviale.

Les trois Marseillais se dressèrent ensemble, soulevés par une brusque surprise. Ils pressentaient déjà un danger nouveau, encore inimaginable.

Comme ils sortaient de la grotte, une machine lourde, basse, close, ruisselante, poussant une grosse tête de fer conique, escaladait les montées bossuées de l’île en basculant sur des bandes à grappins.

Stupéfaits, haletants, les naufragés de La Centauresse oscillaient sur leurs jambes, l’esprit sans direction. Avant qu’ils eussent eu le temps de rajuster leurs idées, cinq femmes, cinq Ménades casquées, armées de glaives, bondirent sauvagement vers eux. Ils étaient cernés, sans avoir pu seulement ramasser des pierres pour se défendre.

— Les Vénusiennes ! s’écria Dyonis en pâlissant.