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l’île des femmes

explorèrent alors la côte, à la recherche des survivants de La Centauresse, s’il y en avait. Le piétinement galopé d’une cavalerie en marche les obligea à se blottir dans les rochers. Des amazones passèrent avec des bruits d’armes, de gourmettes et dans un bruissement de voix féminines. Les faisceaux lumineux, qui précédaient cette troupe, rendaient le rivage visible comme en plein jour. Les Vénusiennes fouillaient le terrain, craignant, sans doute, un débarquement des Masculines.

Lorsque cette cavalerie fut lointaine, le Révérend et son compagnon gagnèrent, d’un buisson à l’autre, la forêt qui servit de refuge à Saint-Clinal. Pour les mêmes raisons que lui, après s’être reposés tout un jour dans un fourré, ils s’orientèrent vers le fleuve la nuit suivante.

Heureux de s’être retrouvés les trois Marseillais, par-dessous leurs propos, étaient tarabustés par des soucis différents.

Le Révérend Père se demandait comment il pourrait ramener son élève à Marseille. Ah ! la jeunesse de Dyonis n’allait-elle pas être captivée dans cette Île des Femmes, en apparence si païenne ? Il fallait renoncer à sauver son innocence. L’amour sûrement jouerait un grand rôle dans leur aventure. Tamarix ! lieutenant Tamarix ! quel mentor serez-vous pour le candide chevalier ?

Navré d’avoir tellement oublié le peu de latin qu’il avait su, le bel officier bleu, étranger aux préoccupations du Révérend Père, se demandait