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l’île des femmes

ardemment sa physionomie, Dyonis expliqua l’absence de Lydé et demanda la permission de descendre jusqu’à l’anse des lauriers-roses et des tamarix pour recevoir ses compatriotes.

Lorsqu’il y arriva, les passagers de Lydé débarquaient sous les branchages, fleuris de bouquets roses et blancs.

Sans mot dire, le Père Loumaigne pressa son élève sur sa vaste poitrine. Le beau lieutenant Tamarix l’ayant accolé à son tour, Lydé tira le chevalier à part.

— Dyonis au joli nom, dit-elle, emmenez vos compagnons dans la grotte. Lalagé est revenue, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Je vais la retrouver. Il faut que j’examine avec elle ce que nous devons faire. Ma nouvelle traversée de la rivière a dû être observée de l’autre côté. Sans doute faudra-t-il vous conduire à la 5e colonie fluviale sans tarder. Pourtant, j’aurais bien voulu te garder avec nous jusqu’à demain matin.

Comme celui de Lydé, le visage de Dyonis eut une expression jaune, contrariée.

— Et dans ce cas, fit le chevalier d’une voix hésitante, je ne te verrai plus ?

— Il se peut. Je ne sais. Je ne veux pas cela pourtant. Il me semble, déjà, que nulle autre que moi ne peut être ton Égérie, comme tu m’as dit. D’ailleurs, quelle fille de Vénus oserait se substi-