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char dont les roues, dit-on, sont peintes avec tant d’art, que les rayons confondus dans une surface nébuleuse, présentent l’effet d’un mouvement rapide. Quant à moi, je crois voir des roues animées d’un mouvement local sur leur essieu sans être transportées : tel est le mouvement d’une roue de moulin. Si j’éprouvais un moment quelque illusion, la correspondance permanente des roues sur le terrain m’aurait bientôt montré le vice de cette imitation. Mais, dira-t-on, le cheval ni le char ne peuvent se mouvoir, l’imitation ne peut aller plus loin, il serait ridicule de l’exiger. C’est précisément parce que cela ne se peut pas, qu’il ne faut pas le tenter. Il n’y a, selon moi, d’imitation raisonnable que celle qui se mesure à son objet, et qui peut en rendre du moins les traits essentiels ; autrement c’est tomber dans des contradictions absurdes. Ceci me mène à une observation que je dois placer ici avant d’aller plus loin.

Je crois que l’objet d’une imitation est