Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée

conséquences principales ; je m’y arrêterai un moment. Ce n’est point un vice que je prétends indiquer ici : chaque art a son caractère particulier et des bornes fixes qu’une théorie sage devrait toujours poser avec précision, et qu’une pratique raisonnable ne devrait jamais franchir.

Il n’y a rien de successif dans la Peinture ; elle ne peut rendre qu’un instant indivisible. Or dans un instant indivisible il y a pas de mouvement, on peut y voir tout au plus une tendance au mouvement. Voyez, je vous prie, ce cheval dont les jambes recourbées en arrière représentent l’attitude du galop. Je vois en effet ces jambes élancées, je vois cette crinière au vent ; mais les pieds de l’animal correspondent toujours aux mêmes points du sol qui le supporte, et j’aperçois toujours la même distance entre lui et les objets qui l’environnaient dans le premier instant qu’il a frappé mes yeux. Si je le regarde deux instans de suite dans cette situation, son mouvement immobile me paraîtra une convulsion. Voyez ce