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Cette question s’est présentée plus d’une fois à mon esprit. Comme elle tient directement à mon sujet, j’en dirai deux mots. Puis-je espérer que mes réflexions n’auront point un air de paradoxe aux yeux de mes lecteurs ? Mais celui qui réfléchira bien sur la nature des choses et sur le vrai caractère de l’Art, et qui ne s’en tiendra pas sans examen à ce que décide l’opinion commune, pourra trouver quelque justesse dans mes observations ; s’il commence sur-tout à se pénétrer de cette vérité qu’en accordant trop à l’imagination, c’est nuire essentiellement aux progrès des arts, c’est fermer peu-à-peu la voie à tout jugement raisonné, c’est fournir au spectateur le moyen de trouver dans les productions des artistes mille beautés qu’elles n’ont pas, et d’y découvrir enfin tout ce qu’il veut y voir.

Le mouvement consiste essentiellement dans une série d’accidens qui se succèdent les uns aux autres ; chaque instant qui passe en amène un nouveau