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Autrefois le beau n’était qu’un, et tous les yeux le reconnaissaient ; aujourd’hui chacun prétend le concevoir lui seul, et de ce qu’on le suppose par-tout, ne pourrait-on pas conclure qu’il n’existe peut-être nulle part ?

On vient de voir que dans les divers âges de l’Art, les peintres en ont successivement étendu les moyens. Ces moyens sont aujourd’hui très-nombreux et les genres de peinture se sont multipliés en proportion du nombre des matériaux que l’Art s’est appropriés. C’est à l’aide de ces instrumens divers que la Peinture cherche à imprimer à ses productions le plus grand nombre possible des traits propres à ses modèles.

La Peinture regarde comme son domaine, non-seulement tous les détails du grand théâtre de la nature, telle qu’elle se présente dans le calme, mais elle s’attache aux scènes variées qu’y produisent le jeu des élémens et l’harmonie active qui s’y développe sans cesse, au mouvement actuel et visible ; et souvent même