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des révolutions nombreuses qui en ont effacé la trace parmi les hommes. Étudiez donc auprès de nous et consultez sans cesse les dépôts précieux que nous vous avons laissés ». C’est au milieu des Praxitèles de la Grèce et de Rome que les Bernin et les Pigal ont puisé leurs sublimes conceptions, comme le Barde allait chercher ses chants augustes et nerveux dans le silence religieux des forêts. N’importe ; cette inspiration et l’enthousiasme qui en est le fruit ne feront : jamais faire aux modernes les prodiges qui sortirent des ateliers des Phidias et des Lysippe. Les anciens exprimaient le beau par instinct, par une impulsion naturelle : leur imagination ne recevait de toute part que l’empreinte du beau. Chez nous, il ne peut être que le fruit de l’étude et de la réflexion. Quelle différence dans ces deux causes !

Les artistes modernes sont sujets à s’égarer à chaque instant sous l’empire de l’éducation, des préjugés, de l’habitude de voir. L’image des objets qui frappent