Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

savante dans les beautés de la nature, a enfanté de sublime. Eussent-ils même atteint leurs éternels modèles ; combien leur gloire serait encore au-dessous de celle des peintres qui ont marché seuls dans la carrière !

Mengs est bien éloigné de croire à cette approximation ; et certes le sentiment de ce savant artiste doit nous paraître de quelque poids. Il trouve que la Peinture moderne offre des résultats inférieurs à la Sculpture antique, et il met encore notre Sculpture au-dessous de la Peinture moderne. Il observe d’abord que la Peinture est plus propre à exprimer nos idées que la Sculpture, que le pinceau suit la pensée, ce que ne peut faire le ciseau du statuaire : celui-ci finit par où l’autre commence, par le contour des objets. Mais, outre cette cause d’imperfection qui d’ailleurs fut commune aux anciens, il en indique d’autres plus puissantes et d’une influence plus immédiate. Il parle du peu d’étude de nos artistes, du mauvais goût des amateurs qui