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nouveau. Si l’Italie n’envoie pas aux échos de l’Europe de grands noms à répéter, la France citera sans doute ses Apollodores et ses Praxitèles, et prouvera que les arts, comme le dit le célèbre Winkelmann, furent toujours les enfans de la liberté .

Je ne puis me défendre de placer ici une réflexion qui se présente d’elle-même. Je veux dire un mot sur la Sculpture moderne, et sur la supériorité du mérite de nos peintres comparés à nos statuaires. « Je n’entendis jamais, dit Dubos, prononcer en faveur des sculpteurs modernes ». Ce que ce critique n’a pas entendu, nous l’avons entendu après lui ; et ce jugement bien étrange sans doute, paraît plus étrange encore, quand on se rappelle avec quelle modeste sincérité Michel-Ange montrait l’antique à côté de ses ouvrages, pour faire juger, disait-il, combien les modernes étaient éloignés des anciens. On me dira qu’alors le Milon et l’Andromède n’existaient pas, ainsi