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statues les informes magots de l’antiquité ; les peintres les imitèrent et chargèrent leurs tableaux de dorures, d’inscriptions et autres objets étrangers à leur art. Mais le goût changea bientôt, et le rapprochement des objets sortis de la main des artistes, à des intervalles très-courts, étonne l’imagination.

La Peinture ne s’est soutenue dans tout son éclat que pendant deux siècles ; tous les grands peintres ont paru presque sur la même ligne ; ils ne nous ont laissé que Ieurs chefs-d’œuvre et leurs noms : leur génie s’est-il éteint ?….. On dirait qu’en effet la nature a besoin de repos lorsqu’elle a produit un certain nombre de grands hommes dans tel ou tel genre comme si elle s’épuisait en les formant ; elle semble faire une pause. Le seizième et le dix-septième siècle ont été ceux des beaux-arts, et le dix-huitième celui des sciences profondes ; ainsi les Muses paraissent quelquefois se distribuer des rôles successifs parmi nous. Peut-être les arts sont-ils au moment de briller d’un éclat