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tems une maturité brillante qui annonçait un déclin aussi prompt : semblable à ces végétaux qui reçoivent en peu de jours leur accroissement et dont la vigueur précoce est suivie d’un dépérissement prochain. Les peintres, vers le milieu du quinzième siècle, répandaient encore dans leurs ouvrages ce style dur, glacé, et sans grâce, que leur inspirait le goût gothique qui régnait alors. Les peintures des vitraux d’église : et les ornemens bizarres des manuscrits, ouvrages remarquables seulement par le brillant des couleurs, avaient été les seuls objets des travaux des artistes du siècle précédent. Les architectes, en élevant des masses qui n’avaient d’autre mérite que la solidité, y répandaient ensuite, pour les orner, une confusion de détails et de broderies qui contrastaient avec l’ensemble par la petitesse et la disproportion de leurs parties, et fatiguaient la vue par des figures et des contours anguleux dont le type n’existait nulle part dans la nature. Les sculpteurs faisaient revivre dans leurs