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il ne put y prospérer, il semblait que le sol de la France ne lui convenait pas. Pendant un siècle entier les Français n’eurent chez eux que des artistes étrangers. Le Corrège, les Carache, le peintre d’Urbin, Paul Véronèse, Michel-Ange, n’étaient plus, et la France n’avait pas encore un peintre. Elle eut enfin son Raphaël, mais le génie de ce grand homme alla briller loin de sa patrie et il ne transmit ses talens à aucun de ses compatriotes. Enfin les peintres d’Italie y fomèrent quelques élèves. L’atelier de Vouet y avait fait fermenter le génie et avait préparé quelques grands hommes. Le Français visitèrent l’Italie, y étudièrent les cartons des grands maîtres, et la vue de l’antique leur inspira le sentiment du vrai beau. Le dix-septième siècle produisit les Mignard, les Dufrenoi, les Lesueur, les Lebrun, les Boullongne, les Coypel, etc., et les Français prouvèrent qu’avec les mêmes moyens, ils pouvaient rivaliser avec les autres peuples et porter les arts au même degré de perfection.