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ce tems. L’école flamande, peu semblable en cela aux inventeurs ordinaires, qui laissent aux autres le soin de perfectionner leurs découvertes, a conservé la supériorité dans la sienne, et d’elle sont sortis les plus grands coloristes modernes, si l’on excepte le célèbre peintre de Venise. On laissa bientôt de tout côté la pratique ancienne pour la peinture à l’huile, peinture en effet plus flatteuse, plus riche dans son exécution et dans ses résultats, et offrant plus de ressources au travail et aux soins de l’artiste, mais moins propre à éterniser ses ouvrages et sa gloire. Dès-lors l’Art prit un caractère nouveau, et il ne lui resta rien de commun, sous ce rapport, avec ce qu’il fut chez les anciens.

Le seizième siècle fut fécond en grands peintres, et la Peinture fut portée en peu d’années à une étonnante perfection. Il semblait que le génie de cet art voulait se dédommager ainsi du long sommeil où la barbarie des siècles précédens l’avait tenu enseveli, et rassembler dans