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extrême et dans le dépérissement où elles étaient tombées, conservaient à peine encore un souffle de vie.

Quelques parcelles du feu qui avait brillé jadis dans la Grèce y voltigèrent long-tems encore avec I’ombre des grands artistes qui n’étaient plus. Ce fut une étincelle de ce feue échappée de la capitale de l’Orient, qui vint ressusciter l’Art en Italie, au commencement du onzième siècle. Des peintres grecs appelés à Florence à différens intervalles, y formèrent quelques élèves, et jetèrent les fondemens de cette école célèbre qui a fait revivre en Europe le génie des Zeuxis et des Protogènes. Ainsi l’on dirait que cette même Toscane qui avait vu jadis éclore les productions naissantes de la Peinture, fut le terroir le plus propre à recevoir le dépôt précieux d’un germe formé chez les anciens, et le climat le plus favorable à son développement. C’est une chose bien remarquable que le berceau même de la Peinture en Europe ait reproduit cet art dans son adolescence et lui ait préparé cet