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productions mercenaires que les riches pouvaient commander et payer ; et c’est le luxe et non le goût qui les achetait. Voilà pourquoi la Peinture fut totalement dégradée à Rome.

C’est en vain que Pline gourmanda ses contemporains sur la décadence de cet art. Ses reproches amers, sur les vaines richesses qui avaient succédé aux productions du talent, l’exemple qu’il leur offre des peintres étrangers, celui des vainqueurs qui avaient enrichi Rome des ouvrages de ces artistes, le souvenir des tableaux et des statues dont on avait orné les bibliothèques, tout cela ne fit pas naître un artiste de plus, et ne réussit pas mieux à réformer le goût.

Après la mort d’Auguste, on vit se refroidir le faible talent qui s’était montré dans Rome ; il en resta peu sous les empereurs qui le suivirent, et l’invasion des barbares, en précipitant tous les arts sous les ruines de l’empire, ne fit qu’ensevelir les squelettes décrépits de la Peiture et de la Sculpture, qui dans leur vieillesse