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de semblables honneurs. Celui qui se couronne lui-même n’excite aucune émulation.

On aimerait mieux voir les Romains dédaigner par philosophie le luxe d’Athènes dans l’emploi des beaux-arts ; mais ce n’est pas par philosophie sans doute qu’ils chassèrent des portails de leurs maisons les modestes images de leurs ancêtres, pour charger d’or et de porphyre les lambris de leurs appartemens. Ainsi ils n’atteignirent ni cette heureuse simplicité qui éloigne les besoins, ni ce génie sublime des arts qui fait presque excuser les abus qui marchent avec eux.

Les beaux-arts, comme la philosophie, ne firent que des maux à Rome, parce qu’ils y furent transplantés sur un sol corrompu, et que les Romains ne prirent que les écarts des uns, comme ils n’adoptérent que les travers de l’autre. D’ailleurs, incapables de juger des productions du génie, qu’une longue culture seule peut faire apprécier, ils regardèrent les ouvrages des plus grands artistes comme des