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vertus secrètes, d’après le prix considérable qu’y avait mis le roi de Pergarne. On connaît les autres traits de l’ignorance du consul romain. Marcus-Agripa ne fit-il pas à Rome ce qu’avait fait Mummius à Corinthe ? et le gendre d’Auguste est mis au nombre des principaux amateurs et protecteurs de la Peinture chez les Romains.

On vit plus encore dans la suite. Les chefs-d’œuvre de la Grèce furent défigurés : on substitua des têtes romaines, sur les statues et sur les figures des tableaux, à celles qui avaient coûté les plus grands efforts du génie. La mosaïque remplaça la peinture plate, et les figures informes, mais riches, des modernes qui se firent modeier en argent, prirent la place des imges ressemblantes des anciens héros. La Peinture ne servit plus à conserver la mémoire des morts et à perpétuer le souvenir de leurs vertus. En vain quelques conquérans étalèrent les images de leurs victoires ; cette pratique ne produisit point de héros : c’était à la postérité à décerner