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Fabius rendit la Peinture aussi honorée parmi les Romains qu’on a semblé le croire (les tems postérieurs l’ont assez prouvé) ; bien moins encore que ce surnom ait été donné comme un titre de considération. Pline, que l’on ne peut soupçonner d’avoir eu l’intention de déprécier l’Art, nous apprend qu’un seul Romain de quelque considération exerça la Peinture. Un citoyen respectable par les charges qu’il avait remplies, fut tourné en ridicule pour l’avoir pratiquée. Ce ne fut point, comme on l’a dit, parce qu’il peignit de petits tableaux ; mais Pline dit formellement que c’est parce que l’Art était méprisé et que l’on se moquait de ceux qui s’y adonnaient.

Il n’est donc point étrange que le génie de la Peinture soit resté mort dans cette ville célèbre, et que Rome n’ait pas produit un grand peintre. Les talens sont souvent les enfans de l’opinion. Eh ! sans la perspective de la gloire, trouvez cet aiguillon puissant qui fait redoubler les efforts et triompher de tous les obstacles !