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qui peignait des chefs-d’œuvre avec la rapidité de la pensée ? d’un Nicias dont le pinceau ne fut dirigé que par les Grâces ? d’un Asclépiodore qui vit ses ouvrages loués par le célèbre Apelle lui-même, et qui vendait ses tableaux trois cents mines par chaque figure ? d’un Aristide qui peignit un Bacchus dont la beauté passa en proverbe, comme de nos jours celle du Cid ? d’un Mélanthius qui compta aussi Apelle parmi ses élèves et dont la gloire serait plus grande encore, s’il ne l’avait ternie en peignant le triomphe d’un tyran de sa patrie ?

Mais laissons la foule des artistes intermédiaires qui ont rempli les intervalles des premiers âges de la Peinture, et hâtons nous d’arriver au célèbre peintre de Cos qui florissait vers la cent douzième olympiade Ce grand artiste semble avoir coûté un effort à la nature : son siècle fut celui de la plus haute perfection de l’Art, comme il toucha à celui de la décadence. Les Romains, du tems de Pline, ont pu juger encore du mérite de ses ouvrages,