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ment leurs soins au commerce, ceux-là égarés par une timide superstition et n’osant se livrer à l’étude de la nature, tous rencontrèrent des obstacles puissans au développement du génie. Il était réservé aux Grecs d’ouvrir le temple du goût et de moissonner dans la nature des beautés nombreuses inconnues jusqu’alors. Les belles formes de la stature humaine, les fêtes, les jeux publics, les exercices corporels, l’heureuse influence du climat, l’influence plus heureuse encore de la liberté et du caractère de ces peuples, tout concourut à la fois à développer chez eux des idées nobles et justes, à leur donner le sentiment du beau, ce tact délicat qui saisit par-tout la proportion et l’harmonie ! Des circonstances sociales et politiques se joignirent à ces causes et contribuèrent à élever les arts dans la Grèce au plus haut point de perfection. On érigeait des statues aux vainqueurs dans les jeux publics, on couronnait les artistes dans ces jeux, on récompensait le talent avec magnificence, avec enthousiasme. Les autres