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là, dirait-il, l’ouvrage d’un homme, ou celui d’un Dieu » ?

Je me suis demandé quelquefois pourquoi le développement des facultés humaines n’est que successif. La nature, disais-je, semblable à l’artiste qui esquisse son ouvrage, le travaille, l’achève et n’efface que les unes après les autres les imperfection qu’il y découvre n’aurait-elle d’abord qu’ébauché l’espèce humaine ? et serait-il vrai que, la retouchant après coup, elle n’aurait ainsi perfectionné que successivement l’organisation de l’homme ? Non, elle lui a donné la faculté passive d’acquérir une certaine mesure de perfectionnement, et elle a laissé au tems et aux circonstances le soin de féconder cette faculté. L’homme de la nature est le même aujourd’hui qu’il fût il y a cinq mille ans ; la force de son génie n’était pas moindre, et je vois autant d’effort et un aussi grand pas de la raison humaine dans le premier signe de la pensée tracé sur le sable ou gravé sur la pierre, que